Éditorial
La revue allemande Gegenstandpunkt ou GSP (Contre point de vue) offre tous les trois mois des analyses marxistes. Non, ce ne sont pas de vieilles rengaines! Si la critique du capitalisme et de l’impérialisme ne date pas d’aujourd’hui, les raisons de soumettre à cette critique les affaires et le pouvoir politique sont chaque jour plus impérieuses.
La richesse des sociétés capitalistes dépend du travail et de la pauvreté de ceux qui la créent quotidiennement. Et face à une croissance générale, ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté sont chaque jour plus nombreux; les experts en témoignent en permanence dans leurs statistiques. Et au point culminant de la crise financière la plus grave depuis les années ’30, on fait savoir à l’Humanité laborieuse que sa pauvreté n’est pas le fait d’une situation exceptionnelle: cet appauvrissement permanent pour permettre de consolider le crédit des États européens, est décrété par le programme politique des démocraties, issu d’en-haut.
Dans les riches États capitalistes, il n’y a pas seulement beaucoup de pauvreté, mais aussi une grande violence du pouvoir. En portent la trace tous ceux qui ne veulent simplement pas accepter les sacrifices qu’on leur impose pour soutenir la planète finance et les affaires. À l’intérieur des pays, leur protestation est réprimée avec violence; et à l’extérieur des frontières, c’est par des moyens militaires que ces mêmes États exercent leur ambition conquérante dans chaque région, dans chaque pays où ils ont des intérêts à défendre. Et à l’époque de la mondialisation, l’impérialisme a implanté partout dans le monde ses intérêts économiques et géostratégiques, qui doivent être défendus contre tous ceux qui se considèrent comme lésés et agressés par eux. L’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie ou l’Iran ne sont que quelques exemples des interventions de l’impérialisme dans le monde, les premières citées étant des guerres.
Dans les capitales européennes des critiques s’expriment aussi. Mais aucune qui vaille quelque chose! En économie, les commentaires font état d’ « erreurs de management » ; aux dirigeants politiques, ils reprochent parfois des « ratés » lors de manœuvres diplomatiques pour la « résolution des conflits », et à l’occasion ils applaudissent aux guerres envisagées par leurs États respectifs au nom des droits de l’Homme, ou pire les réclament. Voilà donc la pensée positive. Elle a une bonne réputation parce qu’elle interprète les plus grandes misères comme le résultat d’ « erreurs » ou de « négligences » de leurs dirigeants, c’est-à-dire qu’elle plaide en faveur d’un Pouvoir qui soit « bon », et atteste ainsi la perfection du système capitaliste : tout ira pour le mieux si le personnel est de qualité aux postes adéquates. De telles idées ne sont pas seulement pauvres, elles sont purement et simplement fausses.
De cette manière, on parvient à dissocier pauvreté et violence du système politique et économique – alors que, c’est flagrant, elles y sont chez elles – afin qu’il en sorte innocent. Gegenstandpunkt, bien au contraire, montre pour quelles raisons une misère sociale qui s’accroît et la permanence de la violence étatique sont nécessaires à ce système. Et cette explication, bien loin d’en être une justification, est fondée sur l’argument que le système capitaliste auquel sont si nécessaires misère et violence, n’est, lui, pas nécessaire. Tout simplement.
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